Junko, assise sur le rebord de l'estrade sur laquelle ses futurs élèves joueraient les pièces qu'elle leur demanderait, devait avouer être un peu inquiète. Mais la certitude qu'elle pouvait y parvenir comme presque n'importe qui ainsi que la joie qui l'emplissait depuis qu'elle avait obtenu son poste dans le pensionnat n'eurent aucun mal à chasser toutes infimes traces de doutes.
Elle observa la pièce dans laquelle elle se trouvait pour distraire ses pensées et, à nouveau, elle eut la confirmation que l'endroit était parfait pour les cours de théâtre.
La salle rectangulaire comprenait trois parties aux frontières indistinctes: près de la porte, quatre gros coffres, chacun de plus d'un mètre vingt de largeur, contenaient costumes pour femmes (robes, corsets, jupes, bottes, pulls, capes, etc.) et costumes pour hommes (chemisiers, pantalons, chapeau, souliers cirés, gilets, manteaux, etc.). A côtés des mastodontes, presque insignifiante malgré sa grande taille, la boîte de maquillages et petits accessoires reposait, pour l'instant bien rangée. Puis encore trois paravents en forme de cabines qui faisaient office d'arrière-scène pour que les élève puissent s'y changer sans problème.
La deuxième partie, qui prenait toute la paroi sud de la pièce ainsi qu'un bon quart de l'espace, n'était autre que la scène, haussée d'un mètre environ, avec rideaux en simili-velours rouge, comme il se devait, et sol en parquet, sur lequel la professeur s'était nonchalamment assise dans un grand tas de tissus rouge et noirs causé par sa robe ample.
Puis venait la troisième partie de la salle des cours, là où une vingtaine de petits fauteuils confortables en cuir noir étaient alignés, face à la scène.
Junko fut sortie de ses pensées par la porte qui s'ouvrait sur le premier élève. La jeune femme prit une profonde inspiration et attendit.